Fuir une situation d’oppression : Alvi Bachir, de la Géorgie à la France

Chers Parents,

Cela fait maintenant plus de six mois que je suis parti. Je vous donne des nouvelles car j’ai enfin pu avoir une situation stable et je vais donc pouvoir vous expliquez ce qu’il se passe.

Comme vous le savez j’ai vécu avec vous près de vingt ans et suis parti deux ans plus tard de chez vous. J’ai eu des fréquentations qui faisaient de ma vie un cauchemar : je ne vivais plus mais survivais. Vous ne savez pas vraiment quelles fréquentations. Étant donné que je homosexuel et les personnes qui s’en prenaient à moi et mon petit-ami étaient homophobes. Je n’appréciais plus cette ville. J’ai réussi à rester mais pas sans quelques complications.

Puis depuis quelque mois maintenant le gouvernement a décidé de torturer et tuer tous les homosexuels. J’ai dû m’en aller rapidement, ce qui fait que je n’ai pas donné de nouvelles. Je suis donc parti avec Idris mon petit-ami, mais la relation devenait tendue et on a fini par se séparer au début du chemin.

Pendant ce voyage j’ai traversé la Géorgie. Je n’ai pas vraiment fait attention à ce pays en car je ne voulais qu’une chose m’éloigner. J’ai ensuite traversé la Turquie j’ai fait plusieurs arrêts là-bas, j’ai aussi fait la Hongrie, l’Autriche, la Suisse et enfin la France où je me suis arrêté. Je n’ai pas vraiment fait attention aux paysages, mais j’ai pu voir quelques monuments. Je me suis arrêté à Douarnenez dans une association. J’attends les papiers pour que l’on me considère comme réfugié politique.

Ici tout est différent : on ne me prend pas pour un monstre, on ne fixe pas dans la rue. Je me sens humain. La première fois que j’ai remarqué que l’on ne me regardait pas mal, j’ai pleuré. Je sentais un poids en moins.

Papa, maman, je suis désolé d’être parti sans rien vous dire et de vous avoir inquiétés, mais comprenez-moi, je devais partir à tout prix.

 

Votre fils aimant, Alvi Bachir.

Mélinda C., 1L1