Fuir les discriminations : Midou, du Moyen-Orient à la France

Midou Charbib,

34000 – Montpellier

Ayoub Khemakhem

2086 – Douar Hicher

 

 

Montpellier le 16/05/2016

 

Cher Ayoub,

Comment vas-tu ? Je n’ai pas pris de tes nouvelles depuis longtemps. Excuse-moi d’être parti sans prévenir mais je ne supportais plus la persécution vis-à-vis de mon orientation sexuelle. Je ne t’en ai jamais parlé parce que c’est un sujet tabou. J’ai vécu cette persécution au quotidien et ça ne pouvait plus durer. Être moqué, insulté et rejeté, risquer l’exclusion de son lycée, être perçu comme une anomalie, devoir vivre sous un autre visage que le sien, ne pas pouvoir s’accepter. J’ai traversé le pays puis j’ai rejoint une embarcation de migrants bondée, laissant tout derrière moi. Le trajet était long mais j’ai eu de la chance d’y être parvenu sain et sauf, en France. Ici les lois autorisent le mariage aux personnes de même sexe.

Pendant des mois la rue fût mon logement, plus aucune place n’était libre dans le Centre d’accueil le plus proche, le peu d’argent que j’avais finançait mes maigres repas. Un jour, un couple de personnes âgées m’a gentiment invité à loger chez eux le temps de mon intégration.

Au départ, j’envisageais de rejoindre Paris mais j’ai changé d’avis, je compte refaire ma vie ici, puis quand j’y serais autorisé, faire des études et travailler en tant qu’aide à domicile car je leur en suis extrêmement redevable.

Il faut que je renouvelle mon attestation pour demandeur d’asile, 1 mois ayant passé depuis mon arrivée. J’ai fait ma demande de visa. Je n’ai pas encore le droit de travailler, alors j’aide mes hôtes en attendant, je fais les tâches ménagères, j’entretiens leur jardin, je nettoie leur voiture. Les démarches sont longues et compliquées mais je m’en sors grâce à leur aide.

A bientôt

Midou

Tristan R.S, 1L1