Carlos, du Mexique aux États-Unis

Bonjour Gabriella,

Je sais que je suis parti sans te donner de nouvelles, mais je devais partir sans te le dire car sinon je serais sûrement mort à l’heure qu’il est. J’étais recherché depuis quelque temps par la Eme[1]. Comme tu le sais je voulais entrer dans la Eme pour pouvoir payer les factures et pouvoir enfin t’offrir tout ce que tu mérites, je connaissais quelqu’un qui en faisait partie j’ai été le voir pour qu’il m’aide à moi aussi y entrer, il m’a dit qu’il y avait un test à passer… jamais je n’aurais cru devoir tuer un homme encore moins innocent, je savais que si je ne le faisais pas ils allaient me tuer.
J’ai donc décidé de partir pour les États-Unis le plus vite possible sans rien te dire. Un inconnu m’avait conseillé de passer par Cochise county[2] c’est un des passages les moins surveillés du mur. Le passage a été compliqué. Je suis parti seul j’ai réussi à franchir le mur mais d’autres ont été tués sur le champ par les Border Patrol[3]. J’ai dû continuer mon périple seul à la conquête des États-Unis. Après avoir passé le mur j’ai décidé de me diriger vers New-York pour faire une demande de papiers et trouver du travail. Sans papiers et sans argent le trajet a été très long et fastidieux pour me rendre jusqu’à New-York, mais j’ai rencontré d’autres migrants qui m’ont beaucoup aidé et accompagné jusqu’à New-York.
Ma première nuit sans toi a été très dure, j’étais seul dans le froid, je ne savais pas où dormir et j’avais peur de cette solitude. Au fur et à mesure des nuits je m’y suis habitué. Nous avons mis près de trois semaines pour arriver à destination. Quand je suis arrivé à New-York pour la première fois j’ai été impressionné car tout est grand et beau, j’espère que tu verras cela un jour si tu me rejoins. Il y a des buildings à en perdre la tête tellement ils sont hauts. J’avais l’impression d’être une fourmi en plein milieu d’une fourmilière. Je me suis tout de suite dirigé vers un centre d’aide pour les migrants. Là-bas j’ai rencontré une famille qui m’a accueilli comme si j’étais l’un des leurs. Ils m’ont aidé à trouver un travail et à avoir mes papiers. Ils sont d’un grand soutien depuis mon arrivée. Ils s’appellent Georges et Mary, ils m’hébergent depuis 8 mois maintenant et m’ont aidé à m’intégrer dans la société. Ils m’ont même trouvé un petit boulot en attendant que j’ai mes papiers. J’ai récupéré mes papiers hier, après m’être battu pendant 8 mois avec l’administration, mais grâce à l’aide de Georges et Mary tout est allé plus vite.
Je me permets donc de t’écrire une lettre pour tout te raconter, j’espère que tu ne m’en veux pas et que tu ne m’as pas oublié. Je compte emménager seul bientôt je serais ravi que tu viennes me rejoindre ici, tu me manque. J’ai fait ça pour te protéger ne l’oublie pas.

J’ai eu beaucoup de chance de tomber sur Georges et Mary dès mon arrivée à New-York, mais beaucoup n’ont pas cette chance et se font rejeter à cause de leur différence. Je trouve cela vraiment dommage que certains soit rejetés, de par leur différence religieuse, physique ou encore du fait qu’il ne parle pas la même langue.
Les différences de religions apportent beaucoup à la société actuelle. Le mélange de culture et de religion est très intéressant, il apporte un renouveau culturel au pays. Les migrants qui ont une religion différente du pays dans lequel il arrive, ont tous une histoire différente et sont pour moi une ouverture sur le monde. Quand j’ai rencontré d’autres migrants sur mon chemin ils m’ont tous apporté quelque chose de différent à leur manière. L’un d’entre eux m’a raconté qu’il avait dû quitter son pays car il n’avait pas la même religion, il était discriminé à cause de ça. Il est donc parti aux États-Unis en pensant qu’ils étaient plus ouverts à ce sujet, mais ici il se sent discriminé non pas à cause de sa religion mais à cause de sa différence de couleur de peau. Chaque religion tente de transmettre un message de paix à travers des textes, mais la différence d’appellation du dieu unique est une source de tension et d’incompréhension dans le monde qui s’illustre à travers le terrorisme ou encore les guerres civiles.
La différence physique la plus courante et la différence de couleur de peau, c’est aussi celle qui pose le plus de problèmes. Beaucoup de gens sont discriminés, se font frapper ou encore tuer à cause de cette différence. Les migrants qui souffrent de ça ont souvent du mal à trouver du travail et subissent des moqueries. Certains souffrent d’un handicap physique et subissent le même sort que ceux qui ont une couleur de peau différente.
Quand on arrive dans un nouveau pays il y a souvent la barrière de langue qui est présente, et pourtant la connaissance d’une nouvelle langue ouvre de nouveaux horizons. Les migrants qui apprennent une nouvelle langue ont souvent plus de facilités après, ne serait-ce que pour réussir à avoir leurs papiers et pour trouver un travail. Il y a un apport de connaissances des deux côtés.
Il y a un manque de tolérance de la part des gens qui se considèrent comme « normaux », même si la normalité n’existe pas. A cause de leurs différences les migrants sont souvent mis à part de la société. Toutes les différences nous apportent quelque chose que ce soit des connaissances ou juste une prise de conscience. La différence qui dérange est une différence nécessaire.

Carlos.

Alice R., 1L1

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