Cher Pierre,
Je t’écris depuis Ottawa, comme tu peux le voir sur le haut de cette lettre, et c’est fabuleux. Tu vas sans doute te me demander pourquoi je suis dans la capitale canadienne ? Eh bien, c’est simple : j’avais envie d’être loin de tout cela. Ça fait remonter trop de mauvais souvenirs.
Donc j’ai décidé de partir au Canada dans pays qui n’a pas subi la guerre est ses conséquences. Cela fait seulement 4 jours que je suis là-bas, mais il s’est déjà passé beaucoup de bonnes choses comme je l’espérais. Donc une fois arrivé à l’aéroport d’Ottawa du nom d’Aéroport international Macdonald-Cartier d’Ottawa, je suis donc passé par l’office d immigration, là où mes papiers étaient bons, mais n’ayant pas fait de demande de séjour, je ne pouvais pas tenter d’y travailler légalement et avoir un logement et tout le reste qui va avec. De ce fait j’ai dû rencontrer un agent de l’immigration à qui j’’ai dû expliquer mon problème. Il me conseilla donc de faire une demande working/Holliday qui me permettrait de travailler ou de visiter pour une durée de 24 mois, mais je lui expliquai que je voulais y rester pour plus longtemps. Je ne voulais pas retourner en Allemagne car toutes les choses là-bas me rappellent la Shoah. Alors, il me conseilla de faire une demande de parrainage du gouvernement afin de pouvoir obtenir une carte de RP (Résident permanent) Ce que je fis, mais la durée de réponse était très longue, 2 mois en moyenne. Mais en attendant, il me conseilla d’aller voir l’ACFA-CANAF – Association canadienne-française de l’Alberta qui m’aiderait, grâce à des cours de langue axés sur une profession particulière, une aide avec la vie quotidienne, une aide à la recherche d’emploi et un service à l’intention des nouveaux arrivants francophones.
Tu peux donc voir à travers tout cela qu’ils sont plus enclins à aider et à accueillir qu’en France et donc j’en suis ravi. Mais en attendant de pouvoir les rencontrer dans 2 jours, l’agent m’a conseillé de visiter la ville et de trouver un endroit où dormir comme une auberge ou chez des habitants, ce qui me comble car cela va me permettre de connaître mieux la ville et ses habitants, mais de bien de rester dans la ville ou sinon ma demande serait annulée sur-le-champ.
Mais en attendant je vais t’expliquer mes deux jours d’attente. De ce fait je suis donc parti en quête de quoi manger à moindre coût. Sur le chemin j’ai donc demandé aux passants où manger pas cher mais étant dans la partie anglophone du Canada, cela a été un peu dur du fait que je ne parle pas anglais, comme tu le sais. Donc pendant bien 2 heures, j’ai interrogé tous les passants pour avoir une réponse tout en ayant le ventre qui gronde. Puis heureusement après ces 2 heures, ce fut la délivrance. Je rencontrai un groupe de mon âge qui parlait français car il venait du Québec. Je leur demandai donc où je pouvais trouver un endroit pas cher où manger et par chance il se dirigeait dans un lieu pas cher qu’il connaissait bien. Donc je les remerciai de ce consei, mais à peine après avoir fini ma phrase, ils me proposèrent de manger avec eux. J’acceptai directement. Ensemble nous fîmes un bout de chemin jusqu’aux Elgin Street diner, un restaurant au look des vieux diners américains.
Une fois là-bas je leur parlai de ma situation et j’ai appris que l’un d’eux avait vécu la même chose. Par solidarité, ils me proposèrent de pouvoir coucher chez eux, le temps que je sois le jour de mon rendez-vous et même après si je n’avais pas trouvé de solution. J’acceptai donc avec grand plaisir et les remerciai chaleureusement.
Là actuellement, je suis le matin du jour de mon rendez-vous qui est à 17h et j’attends. Je t’envoie une lettre dès que j’ai des nouvelles sur ma demande de parrainage et de ma situation.
J’accuse le traitement fait aux Juifs d’Allemagne depuis l’accession de Hitler au pouvoir en tant que chancelier. Les juifs ne sont pas la cause de la chute du pays, mais c’est la guerre de 14-18 qui a eu donc pour effet que l’Allemagne a subi de lourds tributs comme la perte de main d’œuvre mais aussi par le remboursement aux pays vainqueurs de tous les dégâts engendrés. Les juifs au cours de l’Histoire ont toujours vécu dans la crainte d’être persécutes mais plus particulièrement il y a 6 ans du fait des déportations de masse dans des camps de travail et concentration comme le montre le film Le Garçon au pyjama rayé où l’on voit que même les enfants non pas été épargnés par les promulgations des lois antisémites de Nuremberg.
Je pense que ceux qui les discriminent se sentent peut-être victimes de l’Histoire. Certes, ils ont eu beaucoup de morts liés au blocus naval après la première guerre mondiale, qui provoqua une baisse fulgurante de l’économie. Mais cela n’était en aucun cas de la faute de la population juive qui elle était une minorité certainement possédante des richesses mais non responsable de la chute du pays. Mais malgré cela, l’Allemagne a quand même désigné ce peuple comme la cause de cette chute est donc a commencé à le persécuter, de façon isolée au début, puis de façon publique et même soutenue par l’État allemand avec la restriction du nombre d’étudiants juifs dans les écoles et les postes publics .Alors qu’au contraire leur peuple a beaucoup à apporter, premièrement par sa culture qui est familiale où chacun veille sur l’autre, et cela peut s’illustre grâce à leurs fêtes comme la fête des Tentes où ils se regroupent en familles pour un grand repas durant un jour entier, ou par leur autre fête telle que Pourim où l’on mange et offre des cadeaux aux autres .Contrairement aux populations occidentales qui, elles, sont de plus en plus individualistes et oublient leurs valeurs importantes comme la famille et le partage .
De plus une de leur grande valeur est l’ouverture, l’accueil de l’autre, quelles que soient sa religion, son origine, ses croyances. Il est respecté dans ses actes, sa pensée et même dans sa personne physique. Contrairement aux peuples occidentaux qui ont plus tendance à rejeter ceux qui ne pensent pas ni ne ressemblent à eux en l’isolant et le discriminant, comme en France durant le régime de vichy.
J’espère te reparler bientôt et dans l’espérance que l’on se voit,
Ton petit Frère Jaques Lévy Weil
Noé M., 1L1