Mawa ou de la difficulté d’être une femme : du Liban en France

Mes chers petits frères,

 Ma vie a bien changé depuis que j’ai quitté le Liban. La vie en France est beaucoup plus simple. Je ne pensais pas qu’une femme pouvait être chef d’entreprise, ou sortir en robe dans la rue.        J’ai trouvé un travail dans un restaurant pour récolter de l’argent pour vous faire venir. Ici, en France, les femmes sont respectées. Elles ne se font pas frappées quand elles sortent toute seules dans la rue. Elles ont le droit d’ouvrir leur fenêtre. Dans cette société, la voix de la femme compte autant que celle d’un homme. Elle n’est pas la honte de la famille. Si elle hausse la voix contre lui, la faute ne retombe pas toujours sur elle.

Je vous jure mes chers petits frères que la vie est bien plus belle ici. Bien sûr, le Liban me manque terriblement. Pour tout vous dire, il y a des jours, où je regrette quand même d’être partie, notre petite vie tous les trois, nos rigolades, et bien d’autres choses qui me manquent ont tendance, de temps à autre, à me faire regretter d’être partie de notre pays. Je me demande parfois comment se serait passées les choses si je n’étais pas allée en France, mais le souvenir de mon ancien fiancé, Malik, me fait vite revenir à la réalité, et à mes conditions de vie là-bas.

Enfin bref je ne vais m’éterniser sur le sujet, donc passons à un sujet complètement différent qui est la nourriture française ! Vous ne me croirez pas si je vous dis que je me régale. J’ai découvert tellement de nouvelles saveurs, par exemple, la blanquette ou bien le bœuf bourguignon, je me régale ! Le jour où j’aurais récolté assez d’argent pour vous faire venir, je vous ferai goûter tout ça, je suis sûre que vous aimerez autant que moi…

 Depuis que je suis arrivée, j’ai réussi à visiter LA ville qui me faisait tant rêver, Paris ! C’est une ville fantastique, je dirais même magique, les rues, les monuments, même les ponts ont un aspect féerique, dans cette ville, mais je vous ferai visiter quand arriverez.

          La condition des femmes au Liban est très difficile. Avant la loi votée en 2014 contre « les violences contre les femmes », ou bien « violences domestiques », les femmes n’avaient pas leur mot à dire dans la société. Elles n’avaient pas le droit de contredire leur mari, ou bien de ne pas faire ce qu’il demandait au risque de « représailles », sous entendu, sous risque de violences, et cela été normal pour toute la société masculine qui avait donc le dessus. Je trouve ça incroyable qu’une femme, qu’elle soit au Liban ou dans un autre pays, ne puisse pas ouvrir les fenêtres de sa propre maison ! Personnellement, je pense qu’une femme devrait avoir le même statut qu’un homme, autant à la maison que dans la société. Une femme devrait avoir les mêmes droits qu’un homme. Elle devrait pouvoir faire ce qu’elle souhaite, tenir tête à un homme si elle le désire, ou encore travailler. Parce qu’une femme, dans le monde travaille, n’a pas la même importance qu’un homme ? Je ne pense pas. Certes, certains métiers sont plus masculins, mais dans une entreprise une femme peut apporter un regard tout aussi intéressant qu’un homme. Je pense même qu’une femme peut avoir une place plus importante dans certains corps de métiers.

Au Liban, même si la loi contre les violences domestiques à été votée, l’image de la femme soumise a beaucoup de mal à être oubliée, comme le dit le quotidien Lorient Le Jour dans un article publié en 2014, je pense que c’est une raison de migration, et je pense aussi que le pays se désavantage en n’intégrant pas les femmes dans leur société, car les femmes, bien que physiquement inférieures aux hommes, peuvent leur apporter beaucoup de choses.

C’est l’image que j’ai de la femme, je ne dis qu’elle devrait être considérée comme supérieure aux hommes, loin de là, mais elle devrait avoir la même considération qu’un homme, la même place, et le même respect. Je pense réellement qu’une femme apporte beaucoup dans la société.

 Enfin j’espère que nous nous verrons très bientôt, je vous aime très fort !!

 

Marwa.

Manon D., 1L1